Avez-vous remarqué que seulement 10 couleurs suffisent à tout montrer ? Comme 26 lettres de l’alphabet expriment toute notre littérature et communication écrite, et 7 notes chantent toutes musiques, jazz, classique, religieux, pop, musette, rock, samba,…
Pour faire simple, très simple même, dans la perception actuelle des couleurs, il y en a trois appelées primaires, le jaune, le bleu, le rouge. Elles sont dites primaires entre elles car aucune des trois ne peut être reproduite par un mélange des deux autres. Au départ de ces trois-là, en faisant des mélanges, on peut créer une très grande variété de tons. Quand on mélange les 3 primaires on obtient un noir… pas très propre.
Aux trois couleurs primaires s’ajoutent 3 couleurs complémentaires (mauve, orange, vert), On peut y ajouter, comme en imprimerie, le magenta et le cyan. Plus, bien sûr, le noir et le blanc. Voilà, la palette est complète. Et les artistes-peintres peuvent créer ce qu’ils veulent.
Ce sont ces 10 couleurs de base, archétypales, que notre œil capte en priorité. Déjà au Moyen-Age, certaines d’entre-elles faisaient partie de la palette de l’héraldique, mais la perception des couleurs a sans cesse évolué au cours des ans et des cultures. Découvrez ICI les 5 conférences du grand spécialiste des couleurs qu’est Michel Pastoureau.
Et naturellement elles nous sont offertes, dès l’enfance, en BD, en jeux, en bonbons…
Plus tard, devenus adultes, ces 10 couleurs nous aident à trier nos déchets, à respecter le code de la route, à choisir notre lait ou le bon carburant, à différencier l’eau chaude de la froide, les toilettes pour hommes de celles pour femmes, aux bricoleurs comme aux pros à connecter correctement les fils électriques, aux marins à communiquer à distance, aux fans à suivre leurs footballeurs préférés sur le terrain, aux électeurs à différencier les partis politiques, à tous et toutes à reconnaître les logos des sociétés et des produits… Car chaque fois, seules ces 10 couleurs sont utilisées.
De très grandes marques se sont appropriées une de ces 10 couleurs, beaucoup d’autres deux couleurs primaires, jaune et bleu, jaune et rouge, rouge et bleu et quelques-unes les trois couleurs primaires bleu-rouge-jaune. On remarquera que ces marques s’adressent toutes à un très large public.
Pour les marques de luxe des couleurs plus subtiles, parfois altérées, sont préférées comme par exemple le vert d’eau de Tiffany, l’orange d’Hermès, le brun et ocre de Vuitton, le bleu profond de Martell, le vert et or de Rolex.
En art aussi, ces dix couleurs de base sont omniprésentes. On voit même les plus grands artistes se limiter à cette palette restreinte faite des trois couleurs dites aujourd’hui primaires. La palme revient à Vermeer et sa jeune fille à la perle, ode aux trois couleurs primaires. Mondrian lui, en a fait sa marque de fabrique. Ses tableaux les plus emblématiques ne sont composés que de rouge, bleu, jaune, blanc et noir, parfois un vert remplace le jaune. Relisez ICI un précédent p.art.age à ce sujet.
Un des tableaux le plus connu de Kandinsky s’intitule tout simplement «jaune – rouge- bleu», peint en 1925, une époque où de nombreux artistes ont décrété que les couleurs en peinture devaient être limitées aux trois couleurs primaires et aux trois non-couleurs : blanc, noir et gris, sans mélange aucun ni superposition !
Les exemples sont abondants dans toutes les époques et styles d’art pictural et vous pourrez voir ICI une sélection d’œuvres où les 3 couleurs primaires, jaune, bleu, rouge suffisent aux plus grands des artistes. Cela voudrait-il dire que ces 3 couleurs représentent à elles-seules le monde ?
Le jaune, couleur vibrante, évoque le soleil, l’énergie, la lumière, l’élévation de l’esprit, la joie. – Le bleu, couleur calme, symbolise le nid de l’humanité du ciel à l’océan, la sagesse, la sérénité, la pureté, la paix. – Le rouge, couleur excitante, représente la vie, le sang, la force, le feu, la guerre. On pourrait même ajouter, comme le faisait Mondrian, le vert mélange du jaune (énergie, lumière) et du bleu (ciel et eau), pour obtenir le végétal, source de toute nourriture terrestre.
Tout n’est-il pas dit ici et l’utilisation d’autres couleurs que les principales ne serait donc qu’inutile gesticulation chromatique ? Sans doute pas. Mais force est de constater, en regardant autour de nous et en admirant les oeuvres d’art, que tout ou presque tient dans cette déca-palette?
LE SAVIEZ-VOUS ?
En 1913, Pierre de Coubertin adresse une lettre sur l’entête de laquelle il dessine et colorie à la main les 5 anneaux olympiques. Jaune, Bleu, Rouge, Vert et Noir. Cinq des dix fameuses couleurs de base. Voilà la naissance de ce qui est sans doute un des symboles graphiques le plus connu au monde. Le célèbre baron explique que les 5 anneaux entrelacés représentent les cinq continents s’unissant pour les Jeux olympiques.
A l’époque, d’aucuns ont vu dans le choix des couleurs une correspondance avec les différentes parties du monde (le noir pour l’Afrique, le jaune pour l’Asie, le rouge pour l’Amérique et ses peaux rouges !) C’était bien sûr une erreur. La réponse a été donnée par Pierre de Coubertin lui-même : «Ces cinq anneaux représentent les cinq parties du monde désormais acquises à l’Olympisme et prêtes à en accepter les fécondes rivalités. De plus, les 5 couleurs ainsi combinées reproduisent celles des étendards de toutes les nations sans exception»
Les vexillophiles auront compris.
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Tjrs très intéressant , merci pour cette créativité;
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En cet après-midi gris, voilà du bonheur en couleurs !
Merci c’est créatif, séduisant et intelligent !
Encore !
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