Le 21 juillet 1969 était un lundi, jour de la lune (Monday en anglais, Maandag en néerlandais, Lunes en espagnol, Montag en allemand, Lunedi en italien…). Il était, à Bruxelles, 3h56 et 20 secondes du matin quand Neil Armstrong marqua de son pied le sol lunaire. Un remake ultra sophistiqué de ce que nos très lointains ancêtres faisaient de leurs mains sur les murs des cavernes. L’histoire se répète donc quand, pour l’homo-sapiens d’il y a 40.000 ans, il s’agissait de marquer sa présence, et d’affirmer sa conscience de sa propre existence. Armstrong et les 11 autres astronautes ayant marché sur la Lune n’ont rien fait d’autre de leurs pas bottés qu’un bond de géant pour l’humanité. Leurs empreintes marqueront le sol lunaire pendant des millénaires.
Depuis nous ne regardons plus la lune de la même façon.
Regarder la Lune. Banal ? Bien sûr que non. Il s’agit du seul corps étranger que l’entièreté de l’humanité, depuis les temps immémoriaux, peut voir évoluer toute l’année les yeux grand-ouverts. Elle a dû en intriguer plus d’un, la Lune, principalement les surdoués de l’antiquité qui très tôt ont compris qu’elle tournait autour de la Terre, qu’elle était loin, qu’elle était ronde… et que la Terre devait l’être aussi.
Mais il n’y a pas que les savants, les rêveurs, les jardiniers, les amoureux, les vampires, les fous ou les loups qui pointent leur nez au ciel, il y a aussi les artistes, Ce sont eux qui nous intéressent ici.
Bien sûr la Lune est moins attractive que le soleil qui fait chanter les couleurs. Sa lumière est froide, faible, crue, mais aussi mystérieuse, mélancolique et poétique. Ses couleurs vont du blanc au gris, du noir au bleu cendré, bien loin des tableaux chatoyants des Monet, Pissaro, Sorolla, Sargent, Bonnart, Gauguin et tant d’autres chantres des couleurs et de la lumière.
Non, ce n’est pas par chauvinisme que nous nous focalisons sur des artistes belges, deux en particulier. Paul Delvaux et René Magritte. Car à bien rechercher les œuvres sous éclairage lunaire, on ne trouve des exemples remarquables que chez Turner, Rousseau, Chagall, Van Gogh, Mucha… et encore, ils se comptent pour chacun sur deux ou trois doigts de la main. Chez Delvaux et Magritte, c’est une autre histoire. Hasard ou non, il est étrange de constater, dans les oeuvres de ces deux artistes qui n’entretenaient pas de relations, l’omniprésence de la Lune, de lumières froides, de nuits qui n’en sont pas, de silence, de froideur mais aussi de la mort, visible ou induite. Pourquoi chez ces deux artistes nés à quelques mois d’intervalle et à 120 km l’un de l’autre une telle similitude dans le choix de leurs thèmes picturaux ? Qui peut répondre à cette énigme si ce n’est la Lune elle-même. Mais la preuve est ici, aussi visible que la pleine Lune dans un ciel sans nuages.
Nous n’avons pas la réponse à cette coïncidence. L’avez-vous ?
Nous vous avons préparé une sélection des œuvres lunaires de Paul et de René. Il suffit de cliquer sur leur nom.
Paradoxe, c’est au pays du soleil levant que nous avons remarqué le superbe travail d’un artiste japonais du 19ème siècle : Tsukioka Yoshitoshi(月岡芳年) 30 Avril 1839 – 9 Juin 1892. Il est considéré comme le dernier grand maître et l’un des plus grands génies innovateurs et créatifs des estampes japonaises. Et c’est sur la fin de sa vie et en pleine maturité de son talent qu’il travailla sur une série de 100 estampes dédiées à la lune. Pures merveilles que nous vous invitons à découvrir ici.
Voici donc un hommage à notre satellite, cette belle boule blanche qui accompagne notre bonne vieille terre depuis des milliards d’années mais aussi un salut respectueux à ces 12 hommes qui ont osé prendre tous les risques pour prouver que rien n’arrête les humains dans leur soif de la découverte.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Construite entre 1513 et 1733, la «nouvelle» cathédrale de Salamanque en Espagne est une merveille gothico-baroque. Partiellement détruite en 1755 par le terrible tremblement de terre de Lisbonne, elle a été restaurée 10 ans plus tard. Depuis 1988 elle est classée, comme l’ensemble de la vielle ville de Salamanque, au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Sur la façade de l’entrée nord de l’édifice, on remarque une bien curieuse représentation, sculptée dans la pierre, ayant des airs de… cosmonaute. Casque, combinaison spatiale, bottes semblables à celles de Neil Armstrong. Le personnage se fond parmi les arabesques en feuille de chêne de style gothique, traité comme d’autres dragons et figurines monstrueuses typiques de l’iconographie moyenâgeuse.
Mais comment est-ce donc possible, a-t-on vu un jour dans le ciel de l’Espagne de la Renaissance des aliens venus de l’éther ? Christophe Colomb et ses conquistadors ont-ils ramené des Amériques des reproductions des fresques Incas ou Mayas représentant des êtres venus d’ailleurs ? Dans la région, cette découverte a fait grand bruit et toutes les hypothèses, même les plus folles, ont fleuri.
La réponse à ce mystère est assez simple. Les sculptures des façades de la cathédrale ayant subi les assauts du temps, demandaient restauration. Et en 1992, la Puerta de Ramos a été restaurée. Une tradition des tailleurs de pierre veut que le lien entre le passé et le présent soit respecté, souvent par l’ajout d’un élément propre à l’époque de la restauration. Le maçon Miguel Romero, supervisé par Jerónimo García de Quiñones n’ont pas failli aux règles de leur corporation millénaire. Quoi de plus actuel qu’un cosmonaute ? Et tant pis pour les adeptes des théories farfelues qui aiment à penser que d’autres civilisations, plus développées que la nôtre, nous ont rendu visite et nous surveillent, voire nous dirigent…
Restons les pieds sur terre.
Ce maçon avait vraiment le sens de l’humour, pour une autre sculpture, il a mis dans les mains d’une créature effrayante… un cornet de glaces, vanille chocolat !
Verra-t-on, après la restauration de Notre-Dame de Paris, un des apôtres un smartphone en main ?
Être dans la lune c’est être ailleurs être rêveur.
Merci pour ce voyage
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Bravo les amis! super intéressant et si bien construit. Le monde a besoin de plus de blog comme celui ci!
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Mais où puisez-vous cette inspiration sans cesse renouvelée, et si diverse ? Chapeau, les art.istes !
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Bravo encore une fois pour ce passionnant et poétique voyage.
Si on était plus souvent « dans la lune » le monde se porterait certainement mieux.
Bises affectueuses à vous deux
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