Après plus de 40 ans au service du packaging design, il est logique que nous consacrions une page de ce blog aux emballages. Mais pas n’importe lesquels, ceux qui sont influencés par les artistes, comme ceux qui les ont influencés.
Vient tout de suite en tête Andy Warhol, lui qui a élevé au rang d’œuvre d’art un banal paquet de lessive, une bouteille de cola, une boîte de soupe. En créant, en 1962, une série de 32 toiles, chacune représentant une des variétés de Campbell’soup disponibles à cette époque, Warhol fait faire un bond énorme à l’art moderne. Ses toiles ne sont pas vraiment peintes mais produites en sérigraphie, procédé d’impression semi manuel, qui n’est plus du dessin et pas encore de l’impression mais qui permet une reproduction aisée des œuvres, les multipliant facilement, en modifiant même certains éléments ou couleurs, selon le bon vouloir de l’artiste. En choisissant de représenter ces boîtes de soupe, produits de grande consommation qu’il déifie, Warhol en fait des images iconiques, intemporelles, désirées, convoitées même. A telle enseigne que la marque plus que centenaire a édité en 2015 une série de quatre boîtes ré-interprétées «à la sauce Warhol». Il faut noter que Warhol est graphiste-publicitaire de formation, ceci expliquant sans doute les choix de ses sujets.
Et ce n’est pas par goût de l’art, mais par simple opportunisme commercial que des marques comme Perrier, Pepsi-Cola, Dom Pérignon, Bond N°9 (parfums), se sont inspirées du style Warholien.
L’utilisation d’œuvres d’art dans le packaging design n’est pas courante mais nous en avons déniché quelques exemples remarquables que vous découvrirez ici.
Joan Miró est sans conteste l’artiste qui a guidé la main de notre amie Isabelle Cabello, la packaging designer espagnole qui a créé cette gamme d’huiles d’olives de qualité.
Venant de Corée du Sud, des pots de peinture qui s’inspirent des œuvres de Roy Lichtenstein cet artiste américain lui-même influencé par les bandes dessinées
Tout à fait remarquables, ces emballages de riz et céréales (Corée du Sud, encore) qui utilisent à bon escient les peintures de Jean François Millet, allant même jusqu’à laisser une partie des œuvres transparentes pour laisser voir les grains de riz, de blé, de sarrasin…
Sur ces bouteilles de vin, le spécialiste en art du XXème siècle reconnaîtra une œuvre de Picasso, sur cette boîte de Kleenex, le style Mondrian.
Aux Pays-Bas, Jheronimus Bosch a influencé cette gamme de tablettes de chocolat. Il faut dire que le peintre avait, dans son temps, réalisé un panneau représentant les 7 péchés capitaux. Coïncidence ?
Et pour terminer, la plus belle réussite commerciale, signée Nestlé La Laitière avec la collaboration d’un jeune artiste qui promet, Johannes Vermeer.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Histoire de sucette.
Elle est Catalane, née en 1958. Baptisée Gol, car ronde comme un ballon de foot. Pas beau le nom, pas assez évocateur. Alors on change, alors on change…
Voici Chupa Chups – qui veut dire « suce la sucette » – vendue dans plus de 160 pays, produite par milliards chaque année, 50 parfums différents, des usines dans 5 pays qui emploient environ 2000 personnes. Gigantesque succès commercial.
Et qui est le créateur du logo et de l’emballage ? Un Catalan bien sûr.
Salvador Dali en personne, avec moustaches et yeux fous.
Super intéressant, comme toujours. Merci pour ce pARTage !
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