Que dit le diable quand les religieuses s’habillent en Dolce & Gabbana ?

Si le port du voile suscite tant de débats, n’est-ce pas parce que l’habit fait, malgré tout, le moine ? Qu’on le veuille ou non, nos tenues dévoilent une belle part de notre personnalité.

Le vêtement (ainsi que les chaussures, coiffure et maquillage) est le moyen ou l’artifice qui met en valeur – ou non – la personne qui le porte. Il sert aussi de différentiation ou d’intégration dans un groupe professionnel, religieux ou social. Il protège également des intempéries et des agressions extérieures et sert aussi à cacher le corps de façon pudique comme, à contrario, en dévoilant celui-ci pour le rendre plus désirable encore que sa version complètement nue.

Et il peut aussi être œuvre d’art.

C’est ce qui nous intéresse ici après avoir visité, au Metropolitan de New York « Heavenly Bodies, fashion and the catholic imagination»,  une exposition d’habits créés par l’élite des fashion designers, inspirés des vêtements sacerdotaux de l’église catholique romaine.

Ces tenues puisent leur style dans l’imagerie et le symbolisme religieux mais aussi dans les parements spécifiques du clergé et des ordres religieux.

HEAVENLY BODIES BLa scénographie de cette exposition est remarquable car les vêtements sont présentés dans les galeries byzantines du musée, entourés des œuvres majeures de l’art médiéval, salles qui d’habitude ne sont pas très fréquentées. On y découvre une collection de Gianni Versace datée de 1997. L’une des tenues a été directement inspirée d’un crucifix appartenant au Metropolitan Museum of Art. Une série de robes reproduit les micro-mosaïques de la cathédrale de Ravenne dont une robe de mariée ornée d’un crucifix brodé.

HEAVENLY BODIES EHEAVENLY BODIES DLes pièces de la collection Dolce & Gabbana ont été inspirées par les mosaïques de la cathédrale de Monreale. Les robes sont entièrement brodées de sequins qui jouent avec la lumière dans un miroitement extraordinaire qui imite les mosaïques des basiliques byzantines. L’effet est impressionnant.

HEAVENLY BODIES ADans la galerie de l’Europe médiévale, changement de thème avec des vêtements pour la Vierge et l’Enfant, richement conçus, tels que l’on en voit dans les églises espagnoles et italiennes. Merveilleuses, une robe et une cape extraordinaires pour la statue Madonna delle Grazie de l’église de Palagianello, dans les Pouilles, signées Riccardo Tisci.

HEAVENLY BODIES ILa salle des sculptures médiévales a été inspirée par la disposition traditionnelle d’une église, avec une nef, une allée centrale et deux bas-côtés. Se dresse là une clôture de chœur en fer forgé richement travaillé, chancel qui sépare dans les églises l’espace profane, réservé aux croyants de celui sacré, réservé au clergé. Dans celui-ci sont présentées les œuvres des grands couturiers portées par les religieuses, les prêtres, évêques et pape dont certains vêtements venant de la collection du Vatican. Ici, s’articulent les différences, principalement par la couleur, qui établit cette hiérarchie bien spécifique qui va du noir et blanc au rouge, au vert, au bleu, au violet, à l’or. Au balcon, vingt et une robes signées Balenciaga pour une chorale de San Sebastien en Espagne. On découvre aussi une collection que Thierry Mugler a créée au milieu des années 90 et intitulée « L’hiver des anges », basée sur l’archange Gabriel, dont une robe en or ornée d’ailes peintes et dorées. Des parures signées Yves St Laurent, Cristobal Balenciaga, Jean-Charles de Castelbajac, John Galliano, Christian Lacroix, Karl Largefeld enrichissent l’exposition.  Celles de Jeanne Lanvin, directement inspirées des anges représentés dans les peintures de Fra Angelico, suscitent aussi l’admiration, particulièrement les robes bleues, couleur typique signature de Madame Lanvin.

HEAVENLY BODIES HOn voit ici combien la religion catholique a influencé l’art de notre civilisation, en considérant la beauté comme hommage à Dieu et en encourageant les artistes et artisans à créer des chefs-d’œuvre toujours plus beaux et plus riches. Sans la religion, l’architecture et l’art ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Dior, Lagerfeld, Saint Laurent, Chanel, Gaultier, Balmain, Cardin, etc, etc… vous les connaissez du moins de nom. Mais Anthony Rubio, ça vous dit ? Bon, jouez le jeu et ne vous précipitez pas sur google. Non, vous ne connaissez pas, veinards que vous êtes.

Sauf si vous lisez la suite.

Le sieur Rubio est connu comme «Pet Fashion Designer» ! Oui, créateur de vêtements pour chiens. Mais pas n’importe lesquels, pas ceux que portent le chien-chien de vos voisins, sorte de manchon à 10€ acheté chez Tom & Co au look chien de charrette. Anthony il fait dans la haute couture, bien kitch et très cher. Pour que sur Madison avenue, Snoopy (et son maître) puisse rendre jaloux à mourir ce petit bâtard de Trumpy de la Fifth Avenue.

HEAVENLY BODIES 1

Mister Anthony Robio a le sens des affaires donc de la communication et il a eu l’idée de créer une collection de «Pet dresses» en accord avec le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, Heavenly Bodies ! Voilà donc Medor et Milou fiers comme des papes, Pepette et Choupette vêtues comme des prêtresses.

HEAVENLY BODIES 2

Pour en ajouter une couche, voilà que la chaîne H&M, celle-là même qui fait concurrence à Zara et C&A, lance une gamme de vêtements pour chiens créée par Moschino, la maison de luxe italienne.

Si vous avez un chien, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire.

Quand on commence à voir des dogs sur des catwalks, l’apocalypse doit être proche !

 

Brigitte & Jean Jacques Evrard
p.art.ages@proximus.be

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